Mais à partir du Ve siècle environ, avec l'introduction du bouddhisme et de la pensée confucéenne, les femmes ont été progressivement confinées à un rôle subalterne, bien que de nombreuses aristocrates aient réussi à préserver leur prestige. Au cours des siècles suivants, compte tenu de l'importance accordée aux œuvres littéraires traitant de sujets amoureux, les femmes ont atteint l'excellence dans le domaine de l'écriture grâce à leur sensibilité, apportant une contribution fondamentale au développement de la littérature japonaise. On y trouve des auteurs célèbres de romans, de journaux intimes, de récits et de poèmes : au début du XIe siècle date le Genji monogatari, selon certains le premier roman moderne, écrit par une dame de la cour, Murasaki Shikibu. À l'époque féodale, les femmes samouraïs qui se distinguaient par leur courage et leur habileté au combat ne manquaient pas ; à l'époque suivante, celle des Tokugawa (1603-1867), nous trouvons d'autres figures de proue dans divers domaines. Avec la période Meiji (1868-1912), la tendance à réduire la figure féminine dans une position d'infériorité n'a pas empêché à certaines femmes de se rebeller contre les règles imposées, gagnant un espace dans des domaines qui leur étaient jusqu'alors fermés, comme certaines formes de théâtre. Plus récemment, des artistes comme Yayoi Kusama ou Yōko Ono, des stylistes d'avant-garde comme Rei Kawakubo, des écrivains comme Natsuo Kirino et Banana Yoshimoto, sans oublier les nombreux mangaka à qui l'on doit certaines des bandes dessinées les plus réussies de ces dernières décennies, ont interprété au mieux l'esprit du temps ; et, enfin, les deux dernières impératrices, d'origine bourgeoise, ont sanctionné au siècle dernier une nouvelle ère pour le Japon et la maison régnante.
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